C’est évidemment le dauphin commun ( Delphinus delphis ) que connaissent les anciens, car c’est la forme la plus répandue en Méditerranée ; d’autres espèces, appartenant à des genres différents (Tursiops, Stellnella, etc.), se rencontrent aussi entre Gibraltar et l’Asie Mineure.

La taxonomie des dauphins commence seulement à s’éclaircir. Pour mémoire, on compte actuellement soixante-dix espèces d’Odontocètes, dont plusieurs sont très rares et connues seulement par un très petit nombre d’exemplaires. Certaines formes sont particulièrement grégaires ; ainsi ; on a observé en mer Noire des rassemblements de dauphins communs évalués à cent mille individus. Quant à leur aire de répartition, elle est très vaste. Pratiquement, on rencontre des dauphins, au sens large, dans toutes les mers. Quelques espèces, parmi lesquelles l4épaulard, sont ubiquistes : on les trouve aussi bien dans l’Arctique que dans l’Antarctique et les mers tropicales. D’autres, et c’est le cas général, se limitent soit aux mers froides ( le Béluga ), soit aux régions tempérées, tropicales et subtropicales. Mais ce sont tous de puissants nageurs, capables de parcourir de vastes étendues océaniques.

Les dauphins sont de taille moyenne ou relativement petite. Le plus volumineux d’entre eux, Berardius bairdii, de la famille des Ziphiidés, peut atteindre 12 m de long ; le dauphin commun mesure en moyenne 1.80 m, mais peut dépasser 2 mètres. Quant au Tursiops, sa longueur maximale est de l’ordre de 3.60 mètres. Chez tous les Odontocètes, le mâle est toujours plus grand que la femelle, alors que c’est l’inverse dans le groupe des Mysticètes.

La coloration est caractéristique de chaque espèce, avec cependant de nombreuses variations individuelles ; en général, le dos est enfoncé et le ventre clair, mais certains sujets sont uniformément pigmentés. Des taches blanches ou blanchâtres exister sur la tête, le rostre, les flancs ou, chez les Globicéphale, par exemple, qui est de couleur uniforme, sur la région ventrale. Ces taches peuvent constituer un caractère spécifique. Il existe un dauphin à bec blanc (Lagenorhynchus albirostris), tous deux vivant en mer du nord.

Tous les Odontocètes, donc tous les dauphins, sont carnivores. Leurs dents, du type homodonte, sont de formes conique et ont pour seule fonction de retenir les proies, et non de les trancher ou de les broyer. La mâchoire du dauphin commun peut présenter plus de deux cents dents, ce qui constitue un record chez les mammifères, marins ou terrestres. L’estomac est multilobé. L’étude des contenus stomacaux ainsi que les observations faites sur les animaux en captivité montrent que les dauphins se nourrissent soit de petits poissons côtiers, soit de céphalopodes ou de crustacés. Certaines espèces sont exclusivement ichtyophages, d’autres consomment indifféremment des poissons, des mollusques et des crustacés ; quelques-unes recherchent de préférence les calmars ; le seul Delphinidé s ‘attaquant en outre aux mammifères marins (phoques, otaries, dauphins, marsouins, etc.) est l’Epaulard. Les mouvements migratoires constatés chez les dauphins sont probablement liés aux déplacement de leurs proies.