Il convient maintenant de préciser qu’il n’existe pas un dauphin, mais bien des dauphins, et en assez grand nombres : la consultation du tableau des familles d’Odontocètes permet de constater que plusieurs genres ont droit à cette appellation. En dehors de la famille des Delphinidés, il y a des dauphins d’eau douce(platanistidés), et aussi des dauphins géants qui se situent dans une famille bien distincte, les Ziphiidés, dont le plus grand représentant ( Berardius) peut atteindre 12 m de long. On pourrait, très grossièrement, en ce qui concerne les noms vernaculaires, diviser les Odontocètes en trois groupes : les cachalots ( Physeteridae ), les marsouins ( Phocoenidae ) et les dauphins (Delphinidae, Ziphiidae, Stenidae, Platanistidae), en réservant une place à part aux Monodontidae, car le béluga est appelé indifféremment, par les auteurs, marsouin blanc ou dauphin blanc ( quand ce n’est pas « baleine » blanche…), alors que l’autre genre de cette famille, le narval, ne prête à aucune confusion. En fait, le vocabulaire français est particulièrement pauvre lorsqu’il s’agit de désigner telle ou telle espèce de petit cétacés. L’Anglais dispose d’un mot commode : whale, qui ne signifie nullement « baleine » au sens strict, mais s’applique, d’une part, à tous les Mysticètes, et, d’autre part, de façon empirique, aux Odontocètes mesurant plus de 5 m de longueur totale (F.C Fraser. En conséquence, pour les auteurs de langue anglaise, tout Odontocète de moins de 5 m est un dauphin (s’il est muni d’un rostre) ou un marsouin (s’il présente un museau arrondi. Il faut cependant remarquer, ce qui ne simplifie pas les choses, que les Américains nomment porpoise un incontestable dauphin ( tursiops ), alors que le porpoise des anglais est exactement notre marsouin. Autre confusion : dolphin s’applique, en anglais ; à notre dauphin et aussi à un poison, la daurade pélagique. Ces distinctions ne sont pas toujours comprises ; ainsi s’expliquent les noms malencontreux comme « baleine tueuse » ( killer whale ) pour l’épaulard, ou orque, et « baleine à bec » pour les Ziphiidae, qui ne sont, zoologiquement parlant, que de gros dauphins. Les noms vernaculaires anglais sont parfois pittoresques ; ainsi, bottlenose, ou « museau au nez en forme de bouteille » (il s’agirait, en l’espèce, de l’évocation d’une bouteille de gin), qualification qui s’applique d’ailleurs à la fois à un dauphin typique ( tursiops) et à un Ziphiidé : l’hyperoodon. Mais dans le premier cas on emploie dolphin, et dans le second whale. La discrimination vient simplement de la longueur : supérieure ou inférieure à 5 m… Ce seul exemple illustre la difficulté que présente l’interprétation exacte des noms vulgaires. En français, n utilise assez fréquemment le mot « souffleur », qui ne veut évidemment rien dire de précis : tous les Cétacés soufflent. A l’intérieur même de la famille des Delphinidés, certaines formes ont reçu un nom qui leur est propre, par exemple l’épaulard et le faux épaulard. D’autres espèces conservent, faute de mieux, leur nom scientifique, francisé ou non : globicéphale, grampus, etc. LES AUTRES DAUPHINS : la famille des dauphins ou delphinidés compte 31 espèces regroupées en 17 genres. Tous ont une caractéristique anatomique commune : la fusion de leurs deux premières vertèbres cervicales limite les mouvements de leur tête. La famille est subdivisée en deux groupes : les petits delphinidés, qui excèdent pas 4 m, et dont le dauphin souffleur (tursiops truncatus) est le plus connu, et les grands delphinidés, souvent appelés à tort « baleines » |